Module quatre : Ô Canada! Quand serons-nous libres?

(Traduction) « Les histoires naissent des difficultés vécues par de vraies personnes, par leurs mouvements sociaux et par leurs organismes à définir des valeurs, ainsi que dans leurs difficultés avec les valeurs qui seront prédominantes dans une société et dans un ordre économique, culturel et politique peu importe la période de temps. Ce sont précisément ces difficultés qui sont au cœur de notre histoire, qui constituent l’essence même de ce que nous sommes en tant qu’Association et que mouvement. »

— Michael Bach, ancien président-directeur général d’Inclusion Canada

Lutter pour une nouvelle façon de faire

Au fur et à mesure que les perceptions à l’égard de la déficience ont commencé à changer, de multiples mouvements sociaux ont fait leur apparition au Canada. Ces mouvements ont contribué à faire évoluer les droits de la personne et à améliorer la qualité de vie des Canadiens et des Canadiennes. Dans le module trois, tu as exploré les façons dont les perceptions à l’égard de l’invalidité ont changé grâce à de ces mouvements. Tu as aussi vu comment les attitudes des gens à l’égard de la déficience ont changé en revanche. Un plus grand nombre de gens au Canada a commencé à croire en une nouvelle vision pour les personnes ayant une déficience intellectuelle. Ils voulaient que les personnes vivent dans la société et aient la possibilité de fréquenter l’école. Les familles et les amis voulaient que le gouvernement offre du soutien afin de permettre à leurs proches handicapés de faire partie de leur quotidien au lieu d’aller vivre en institution. Dans le module quatre, nous explorerons le processus qui explique comment les gens se sont servis des mouvements sociaux comme véhicule de changement. Nous explorerons aussi l’intersectionnalité et la façon dont les mouvements sociaux axés sur les droits de la personne se sont influencés les uns les autres.

En tant qu’agents de changement, il est important de comprendre que l’histoire est composée de nombreuses tendances. En rétrospective, il y a eu de nombreux changements dans la façon dont on aide les personnes ayant une déficience à vivre leur vie au Canada. Dans le module trois, nous avons vu des exemples du progrès et du déclin de la désinstitutionnalisation dans diverses provinces. On constate qu’il y des vagues de progrès et de déclin dans l’histoire du Canada, semblables aux les vagues de l’océan qui s’échouent sur la plage. En même temps, les Canadiens et les Canadiennes ont vécu des périodes où ils et elles ont remis en question leurs valeurs, reconnu leurs erreurs et permis à ces dernières de rendre une nouvelle direction et de mettre en évidence la voie qu’il faut suivre. De nombreux Canadiens et de nombreuses Canadiennes ordinaires ont fait preuve d’un courage extraordinaire en aidant à tracer une nouvelle voie pour les personnes ayant des déficiences intellectuelles.

Qu’est-ce qu’un défenseur?

Un défenseur est une personne qui appuie publiquement une cause ou une injustice et qui attire l’attention sur celle-ci. Les défenseurs amplifient les voix des personnes et suscitent le dialogue sur l’injustice. Ils utilisent leurs plateformes et leur propre voix pour parler de la cause d’une autre personne ou pour défendre celle-ci. Les défenseurs sont des alliés pour les autres et créent des espaces qui permettent à d’autres de se faire entendre. En cette capacité, toi aussi tu peux être défenseur des personnes ayant une déficience intellectuelle en parlant de ce que tu as appris sur l’institutionnalisation. Tu peux également être un défenseur de l’inclusion en cherchant des occasions d’inclure des personnes handicapées à l’école, au travail et dans ta collectivité.

Tu te demandes peut-être « Quelle est la différence entre un défenseur et un activiste? ». Pour obtenir des consignes sur la façon d’aborder la discussion, consulte le guide de l’enseignant.

Les mouvements sociaux attirent l’attention sur les droits des personnes handicapées

Au Canada, l’institutionnalisation a atteint son apogée dans les années 1970. C’est à cette époque que le plus grand nombre de personnes ayant une déficience intellectuelle ont été enfermées. Depuis les années 1930, des groupes de parents ont créé des réseaux afin de les aider à plaider en faveur d’un changement et à attirer l’attention du public sur l’injustice qui se produisait. Dans les années 1960, les attitudes ont commencé à changer et un nombre encore plus grand de parents se réunissait pour demander la fermeture des institutions. Ces groupes de familles locales, provenant à l’origine de Montréal, de la Saskatchewan et de l’Ontario, ont insisté pour avoir accès à l’éducation publique et du communautaire.

Le mouvement des droits civiques en Amérique du Nord et le mouvement des femmes sont deux mouvements dont tu as probablement beaucoup entendu parler. Ces deux mouvements ont contribué à créer un changement marquant dans la façon dont le mouvement de la désinstitutionnalisation évoluerait. De moins en moins de gens croyaient que la déficience était un secret honteux ou un mauvais gène. Au même moment, un plus grand nombre de gens comprenait que les personnes handicapées n’avaient pas à être condamnées à passer leur vie dans une institution. Ce changement a créé un espace qui a permis de voir les personnes en tant qu’êtres humains. La prise de conscience selon laquelle la déficience n’était que l’un des aspects de l’identité d’une personne a marqué un jalon important pour le mouvement. Par conséquent, les droits des personnes handicapées et la lutte pour la justice sociale ont commencé à occuper une plus grande place au Canada.

Trois défenseuses inopinées

Jo, Paulette et Audrey, en 2000, à l’assemblée générale annuelle de l’Association canadienne pour l’intégration communautaire (ACIC), à Edmonton.

Les réseaux de parents se sont élargis entre les années 1930 et 1960; au cours des années 1970, ils étaient devenus des organismes nationaux. Parmi les exemples, mentionnons La Marche des dix sous, les Timbres de Pâques et les associations pour l’intégration communautaire. Ces organisations, qui existent encore aujourd’hui, ont été fondées par des familles qui souhaitent améliorer la qualité de vie et les droits personnels des personnes handicapées et de leur famille.1

Il existe de nombreux exemples des façons extraordinaires dont les femmes ont « marché » pour l’égalité. Les femmes ont joué un rôle très important au sein du mouvement de l’intégration communautaire. Les femmes qui avaient un enfant handicapé s’organisaient ensemble depuis plusieurs décennies. Toutefois, au cours des années 1950, leur rôle à titre de défenseuses, tout comme leur cause, ont semblé prendre de l’ampleur. Leurs réunions avaient lieu autour de tables de la salle à manger et elles protestaient dans leurs quartiers et leurs écoles. Elles exerçaient des pressions auprès des gouvernements et se rendaient devant les tribunaux pour défendre les droits de leurs enfants.

Jo Dickey, Paulette Berthiaume et Audrey Cole sont trois mères canadiennes qui ont joué un rôle important dans la fermeture des institutions et dans la protection des droits de la personne de la communauté des personnes handicapées. Ces trois femmes n’étaient pas les seules activistes de leur génération, mais seul un très petit nombre d’autres femmes ont protesté aussi longtemps qu’elles l’ont fait.2

Ces trois femmes ont été réunies grâce à leur amour de leur enfant ayant une déficience. Elles ont travaillé avec de nombreuses gens qui, comme elles, voyaient qu’il était urgent de changer les systèmes qui limitaient la vie de leurs enfants parce qu’ils avaient une déficience. Elles provenaient d’horizons différents et avaient des compétences et des connaissances différentes, mais elles avaient la même vision, en tant que femmes et mères, et c’est ce qui les liait.

Ces femmes ont fait preuve d’activisme important parce qu’elles ont accepté qu’elles étaient responsables de « participer activement » à la création d’un changement. Elles ont aussi refusé d’accepter le statu quo. En tant que mères d’enfants handicapés, elles ont également été victimes d’iniquité. Chaque jour, des mères défendent sans relâche les intérêts de leurs enfants. Or, Jo, Paulette et Audrey sont devenues des « activistes inopinées » quand elles ont vu au-delà de leurs propres expériences et ont commencé à comprendre l’injustice qui se produisait à plus grande échelle. Elles n’étaient que trois mères d’enfants handicapés parmi de nombreuses au Canada. Toutefois, lorsque ces trois femmes ordinaires se sont mises à plaider publiquement en faveur d’une nouvelle voie à suivre, elles ont ouvert la voie à un plus grand nombre de mères, d’enfants et de familles pour joindre leur cause. Elles ont ainsi permis à des familles d’un bout à l’autre du pays de faire entendre leur voix ainsi que mobilisé un mouvement familial en vue d’instaurer un changement au Canada.3

(Traduction) « C’est presque impossible de s’imaginer aujourd’hui la vie que vivaient les personnes ayant une déficience intellectuelle et leur famille à l’époque. La société n’était pas très chaleureuse ou accueillante à leur égard. Le soutien dans la collectivité ne faisait pas partie du programme des gouvernements. Les familles devaient choisir, quand ce choix leur était offert, entre ne recevoir aucune aide ou d’envoyer leur enfant à l’institution, qui, en vertu des lois en matière de santé, offrait peu au-delà des soins médicaux et des soins garde de base. Les familles devaient souvent magasiner, même pour trouver un médecin généraliste, qui accepterait de prendre leurs enfants comme patients. Même si certaines familles ont commencé à se tendre la main, la plupart sont demeurées isolées dans des collectivités insensibles et ont dû faire face à la stigmatisation sociale de la déficience intellectuelle au quotidien. »

— Audrey Cole, associée distinguée d’Inclusion Canada

Le mouvement de l’intégration communautaire et le mouvement Personnes d’abord

Des groupes locaux de familles ont exercé des pressions pour avoir accès à l’éducation publique et à du soutien communautaire. L’élan qu’ils ont créé a éventuellement mené à la création d’une fédération officielle. Une fédération est un organisme officiel de défense des droits qui est composé d’organismes aux niveaux fédéral, provincial et local. L’Association canadienne pour les enfants arriérés (ACEA) a été fondée en 1958. L’organisme a eu différents noms depuis sa création. En 1969, l’ACEA a changé de nom pour devenir l’Association canadienne pour les déficients mentaux (ACDM). Aujourd’hui, l’organisme porte le nom d’Inclusion Canada.

L’ACDM a financé le Self Advocacy Development Project (projet de perfectionnement de la défense de ses droits). Ce projet s’est transformé en mouvement, dirigé par des personnes ayant une déficience intellectuelle, et il est maintenant connu sous le mouvement Personnes d’abord.

Toutefois, au départ, il s’agissait d’un projet important qui a donné aux survivants et aux survivantes, et aux personnes ayant une déficience intellectuelle une tribune pour les aider à plaider en faveur de la fermeture des institutions et des droits des personnes handicapées. En 1974, le premier chapitre du mouvement Personnes d’abord était en activité en Colombie-Britannique. Ce premier groupe était composé d’hommes et de femmes qui vivaient dans une institution et qui voulaient en sortir. Ils et elles voulaient vivre dans la collectivité et avoir réellement une voix, la capacité de choisir et des droits. Au cours des années suivantes, des groupes Personnes d’abord ont commencé à se former dans les provinces et les territoires, et dans des collectivités de tout le pays. Au milieu des années 1980, il avait un bureau national et des employés permanents rémunérés.

Des groupes Personnes d’abord ont commencé à se former dans les provinces et les territoires, et dans des collectivités de tout le pays. Ces groupes ont commencé à être reconnus par le gouvernement pour leur rôle de défense des droits.

Au cours des années 1980, une motion a été présentée au conseil d’administration de l’Association canadienne pour les déficients mentaux (ACDM) L’utilisation du mot « retardé » n’était plus acceptée par les personnes ayant une déficience intellectuelle. Le groupe a demandé que l’on « étiquète des pots, pas des personnes! » La motion demandait au conseil de changer le nom de l’organisation. À l’époque, le conseil a choisi de ne pas changer le nom. En guise de protestation, le groupe qui a présenté la motion a quitté la salle.

Les membres fondateurs du mouvement Personnes d’abord ont lutté pour la création d’un organisme indépendant dirigé par des personnes ayant une déficience intellectuelle.

Le message de la rébellion du mouvement Personnes d’abord était très clair : remettre en question les étiquettes que l’on attribuait aux personnes ayant une déficience. Les membres voulaient aussi être reconnus comme des personnes à part entière, qui voulaient vivre en société et avoir le pouvoir de prendre des décisions pour elles-mêmes.

À la suite de la décision du conseil de ne pas changer le nom de l’ACDM, les membres ont demandé au gouvernement de leur permettre de se séparer de la fédération afin qu’un mouvement de personnes ayant une expérience vécue puisse être formé. Parmi les personnes qui ont milité en faveur de ce changement, mentionnons les membres fondateurs du mouvement Personnes d’abord : Peter Park, Barb Goode, Paul Young et Pat Worth. L’organisation officielle Personnes d’abord du Canada a été lancée à la fin des années 1980.

En 1985, l’ACDM a réalisé que son travail était trop axé sur la déficience et pas assez sur les droits des personnes dont elle défendait la liberté. La même année, l’ACDM a changé son nom afin de devenir l’Association canadienne pour l’intégration communautaire (ACIC).

La même année, le mouvement Personnes d’abord a été constitué en personne morale, le 6 avril 1991. Le mouvement Personnes d’abord et l’ACIC ont signé un protocole d’entente afin de respecter l’indépendance du mouvement Personnes d’abord et se sont engagés à travailler ensemble.

Paul Young signe le Protocole d’entente au nom de Personnes d’abord du Canada.

Au cours des dernières décennies, le mouvement d’Intégration communautaire et le mouvement Personnes d’abord ont souvent travaillé ensemble pour demander aux gouvernements d’écouter les familles et les personnes ayant une déficience intellectuelle. Ensemble, ils ont contribué à la fermeture des ateliers d’assistance au travail et ont plutôt plaidé en faveur du principe du salaire égal pour un travail égal. Ils préconisent également une éducation inclusive plutôt que la ségrégation et maintiennent leur position sur la fermeture des institutions au Canada.

Au départ, des ateliers protégés étaient organisés pour les personnes ayant une déficience afin de leur donner des tâches à accomplir au cours de la journée. Il s’agissait de programmes qui s’adressaient spécifiquement aux personnes ayant une déficience, mais celles-ci n’obtenaient souvent qu’un très faible salaire, voire aucun, en retour du travail qu’elles faisaient.

Les membres fondateurs du mouvement Personnes d’abord

De 1982 à 2010

De 1982 à 2010, le Canada a atteint de nombreux jalons quant à l’évolution des droits de la personne pour tous et toutes. Au cours de ces décennies, les droits de la personne des membres de la communauté LGBTQ2S+ sont devenus protégés par nos lois. Les Canadiens et les Canadiennes ont commencé à reconnaître le génocide culturel des communautés autochtones dans les pensionnats. Le Canada a également commencé à prendre sa place sur la scène mondiale en se joignant à l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et en accueillant les Jeux olympiques d’hiver. Pendant que se déroulaient tous ces événements, des mouvements de survivants et de survivantes, et de familles luttaient aussi pour les droits de la personne au Canada et ont continué de plaider en faveur de la fermeture des institutions.

Un autre point de vue

Jusqu’à présent dans notre étude de l’institutionnalisation, nous avons vu comment plusieurs mouvements sociaux au Canada ont influencé et, parfois, ont travaillé ensemble pour améliorer la vie des personnes ayant une déficience intellectuelle. Nous avons vu que les mouvements de défense des droits des personnes handicapées, les mouvements des droits civils, le mouvement féministe et les mouvements de familles ont contribué à tracer la voie qui permet aux Canadiens et aux Canadiennes ayant une déficience intellectuelle de dénoncer la discrimination à laquelle ils ont été et continuent d’être victimes. Au fil du temps, le Canada a vu de nombreux membres des communautés marginalisées s’exprimer et agir. Il est aussi important de réfléchir au rôle que joue l’intersectionnalité dans cette discussion sur les mouvements sociaux.

Qu’est-ce que l’intersectionnalité?

L’intersectionnalité est une idée qu’il est important de comprendre lorsque nous discutons de la vie de personnes. En effet, lorsque nous parlons des expériences des personnes, nous cherchons à comprendre les facteurs qui influencent leurs expériences. L’intersectionnalité examine ce qui forme l’identité d’une personne et sur la façon dont cette dernière est liée à sa communauté.

L’identité d’une personne est formée de nombreux éléments. Dans l’image ci-dessous, tu peux voir à quoi ressemblent certains de ces éléments. Chaque personne possède des combinaisons différentes de ces identités.

L’identité d’une personne est formée de nombreux éléments. Quels sont les éléments qui forment ton identité? Quelle incidence ces éléments ont-ils sur la façon dont tu crées des liens avec d’autres personnes?

Les étiquettes qui forment l’identité d’une personne créent parfois des obstacles pour les gens. À titre d’exemple, une personne qui s’identifie en tant que femme autochtones et qui a une déficience devra surmonter plusieurs obstacles. Cela s’explique par le fait que certains groupes de personnes dans notre société continuent de vivre des expériences négatives à cause de la stigmatisation, des stéréotypes et des mentalités qui existent dans la société.

Si tu connais déjà l’intersectionnalité, tu sais aussi que certaines étiquettes ou identités s’accompagnent de privilèges. La personne qui a des privilèges a moins d’obstacle à surmonter dans sa vie. Avoir des privilèges ne constitue pas une bonne ou une mauvaise chose. Il s’agit d’une simple réalité Il incombe toutefois à tous les Canadiens et à toutes les Canadiennes de comprendre les privilèges dont ils jouissent et de les utiliser pour habiliter d’autres personnes. 

Quand il s’agit d’aider des personnes handicapées, nous devons tenir compte de l’ensemble de la personne. Lorsque nous nous concentrons seulement sur la déficience d’une personne, nous passons à côté d’éléments importants qui définissent son identité réelle, ainsi que les éléments qui influencent ses expériences.

Qu’avons-nous appris?

Dans les deux vidéos suivantes, tu entendras des alliés et un survivant expliquer le rôle qu’a joué l’identité dans la vie des personnes vivant en institution. Dans la première vidéo, Nicole vous présente Victoria et Joe. Ils discutent de l’expérience des enfants autochtones qui ont été forcés de vivre dans des institutions que l’on appelle pensionnats et échangent sur les similitudes et les différences existant entre ces modèles institutionnels et les répercussions qu’ils ont eues.

Dans la deuxième vidéo, Nicole et Marcel discutent de l’expérience de Canadiens-Français ayant une déficience intellectuelle. Les Canadiens-Français ont été privés de leur culture, de leur langue et de leur mode de vie pendant qu’ils vivaient dans des institutions dirigées par un personnel anglophone.

Pour obtenir plus de consignes sur la discussion, consulte le guide de l’enseignant.

Une expérience parallèle M4.V1

Cette vidéo explore les similitudes et les différences existant entre les pensionnats et les institutions pour les personnes ayant une déficience intellectuelle.

Reprendre notre identité M4.V2

Cette vidéo explore la façon dont l’institutionnalisation s’est fait sentir sur la vie des Canadiens-Français.

Les expositions au Musée canadien pour les droits de la personne de Winnipeg attirent l’attention sur les expériences vécues par les peuples autochtones du Canada. Dans le film documentaire  Picking up the Pieces: The Making of the Witness Blanket (en anglais, avec des sous-titres), Elaine Ting présente son voyage vers la réconciliation. Elle parle de la façon dont sa famille est témoin des gestes répréhensibles commis par le Canada à l’égard des enfants et des familles autochtones.

Le Canada doit continuer de reconnaître les abus horribles dont les peuples autochtones ont été victimes et prendre des mesures pour faire partie du processus de réconciliation. Les Canadiens et les Canadiennes ayant une déficience et ceux et celles qui n’en ont pas doivent se montrer solidaires. En témoignant les vérités des personnes et en luttant contre la discrimination sous toutes ses formes, nous pouvons créer un meilleur endroit pour tous et toutes. Il ne suffit pas de savoir ce qu’est l’institutionnalisation. Il est important que nous continuions à donner à toutes les personnes les moyens de s’exprimer et de travailler fort à éliminer les obstacles qui limitent la vie des gens. Nous devons le faire au nom des jeunes, pour leur assurer un meilleur avenir. Nous devons le faire pour les survivants et les survivantes, et nous devons le faire pour ceux et celles qui n’ont jamais quitté les institutions et qui reposent maintenant dans des tombes anonymes. De quelle façon témoigneras-tu de l’institutionnalisation des personnes ayant une déficience intellectuelle?

Le cimetière du Centre régional de la Huronie ne contient que très peu de pierres tombales. De nombreux marqueurs ont été enlevés et ceux qui restent n’indiquent qu’un numéro de résident. Qu’est-ce que cela dit de la façon dont la vie des personnes était valorisée?

Les droits de la personne au Canada

Les droits fondamentaux de la personne sont reconnus partout dans le monde. l existe au Canada des lois internationales qui protègent ces droits. Premièrement, le Canada respecte un accord international intitulé la « Déclaration universelle des droits de l’homme ». Le Canada respecte également la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées. Cela signifie que le gouvernement canadien doit suivre des lignes directrices internationales qui protègent les droits de toutes les personnes, qu’elles soient handicapées ou non.

Le Canada protège également les droits des Canadiens et des Canadiennes par l’intermédiaire de ses propres lois et documents directeurs, y compris des lois fédérales, provinciales et territoriales. Ces lois et documents directeurs promettent que tous les Canadiens et toutes les Canadiennes, qu’ils aient une déficience ou pas, peuvent jouir de droits fondamentaux de la personne et y avoir accès. L’un de ces documents directeurs s’appelle la Charte canadienne des droits et libertés.

Les lois internationales et nationales aident le gouvernement à garantir des droits économiques, sociaux et culturels à chacun et chacune. Différents programmes et plans gouvernementaux ont aussi été conçus pour protéger les droits de la personne au Canada. Apprends-en davantage sur la Charte et sur la Convention ci-dessous.

La Charte canadienne des droits et libertés

La Charte canadienne des droits et libertés est un document juridique qui énonce les droits et libertés nécessaires à tous les Canadiens et toutes les Canadiennes. La Charte est l’une des parties composant la Constitution canadienne. La Constitution est la loi ultime qui établit les règles de base qui régissent le fonctionnement du Canada.

La Charte garantit le droit de chaque Canadien et chaque Canadienne d’être traité de façon égale. Elle comprend aussi d’autres droits importants, comme le droit de vivre et de chercher un emploi partout au Canada. Elle contient des droits juridiques, des droits liés à la mobilité, des droits démocratiques, des droits à la liberté, des droits en matière de langues officielles, des droits à l’enseignement dans la langue de la minorité, des droits à l’héritage multiculturel et des droits pour les peuples autochtones.

La Charte garantit des droits à la liberté à tous les Canadiens et toutes les Canadiennes. Les Canadiens et les Canadiennes sont libres de choisir leur propre religion. Ils peuvent exprimer en toute liberté leurs opinions et leurs croyances. Les Canadiens et les Canadiennes sont libres d’organiser des rassemblements pacifiques. Tous les Canadiens et toutes les Canadiennes ont également le droit d’appartenir à tout groupe ou syndicat protégé en vertu de la loi.

Apprends-en davantage plus sur la Charte canadienne des droits et libertés et sur la Constitution canadienne.

La Charte canadienne des droits et libertés est un document juridique qui énonce les droits et libertés nécessaires à tous les Canadiens et toutes les Canadiennes.

Convention relative aux droits des personnes handicapées (CRDPH) des Nations Unies

La CRDPH est le premier accord sur les droits de la personne du 21siècle. Cette convention est un document directeur qui aide les pays à comprendre ce qu’ils doivent faire pour s’assurer que les personnes handicapées ont les mêmes droits que tout le monde.

Lorsqu’un pays ratifie une convention, celle-ci devient un accord juridique. Il s’agit aussi d’une promesse d’établir des objectifs et des mesures pour être plus inclusif. Le Canada a ratifié la CRDPH le 11 mars 2010. La ratification signifie que le Canada accepte de respecter les règles de la convention afin de protéger les droits des personnes handicapées. En acceptant ces règles, le Canada dirige et appuie des activités qui garantissent que les personnes handicapées sont traitées de façon égale, qu’elles ont accès à toutes les possibilités et que tous leurs droits de la personne de base sont respectés. Cela signifie aussi que le gouvernement du Canada peut être tenu responsable devant les tribunaux internationaux s’il ne respecte pas les règles énoncées dans la convention.

Apprends-en davantage sur la CRDPH.

Les questions relatives aux droits de la personne au Canada

Pour être un allié des personnes ayant une déficience intellectuelle, il faut réellement apprendre à connaître les gens. Cela signifie que nous devons passer du temps avec des personnes à l’école, au travail et dans notre collectivité. Nous pouvons aussi cerner les lacunes dans les expériences des personnes ayant une déficience intellectuelle quand nous leur parlons de leurs expériences. Lorsque nous sommes conscients des réalités d’autres personnes, nous sommes en mesure de défendre leurs droits et de contribuer à faire entendre leur voix lorsqu’elles ont besoin de soutien.

Le Groupe de travail conjoint national sur la désinstitutionnalisation est un comité qui sensibilise à l’institutionnalisation. Le Groupe de travail est un partenariat entre Personnes d’abord du Canada et Inclusion Canada. Ces groupes croient que l’institutionnalisation représente le refus du droit de base à la citoyenneté et à la participation à la communauté d’une personne. Ils croient aussi que l’institutionnalisation va à l’encontre des droits garantis par la Charte canadienne des droits et libertés et par la CRDPH. Même quand les institutions ferment leurs portes, les personnes ayant une déficience intellectuelle continuent de faire l’objet de ségrégation, d’être regroupées et d’être isolées. Même dans la collectivité et à l’école, les mentalités institutionnelles limitent la vie des personnes. Le Groupe de travail est résolu à attirer l’attention sur les situations où cela se produit. Il est aussi déterminé à attirer l’attention sur les façons dont les personnes sont confinées de façon inacceptable dans des institutions partout au Canada.

Les droits des personnes handicapées au Canada par rapport à ailleurs dans le monde

Le Canada est l’un de nombreux pays à l’échelle mondiale qui s’est engagé à garantir l’inclusion complète des personnes handicapées. Pour ce faire, les Nations Unies ont créé le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Ce programme comporte 17 objectifs qui incluent les personnes handicapées. Les pays qui s’engagent à l’égard de ces objectifs doivent rendre compte de ce qu’ils font pour les atteindre. L’intégration communautaire, l’accès à une éducation de qualité et l’exercice d’un pouvoir décisionnel sont tous des objectifs du Programme. Dans les vidéos qui suivent, Nicole rencontre trois experts canadiens afin de leur demander ce que fait le Canada pour atteindre ces objectifs, ce que le pays a déjà accompli et ce qu’il reste à faire.

Pour en savoir plus, consulte le guide de l’enseignant.

Des familles résilientes gardent le mouvement en vie M4.V3

Dans cette vidéo, tu entendras Mme Audrey Cole, une pionnière du mouvement de familles au Canada. Mme Cole est une mère de famille et une ardente défenseure des droits des personnes handicapées au Canada.

Questions qui portent à réflexion :

  1. Pourquoi la vie en communauté est-elle si importante?
  2. Que doivent savoir les parents d’aujourd’hui lorsqu’ils planifient pour l’avenir?

L’inclusion dans les écoles canadiennes M4.V4

Dans cette vidéo, tu entendras ce que Gordon Porter, spécialiste en inclusion scolaire, a à dire sur le sujet. Au Canada, toute personne a droit à une éducation de qualité. À quoi ressemble l’inclusion dans les écoles d’un bout à l’autre du Canada?

Questions qui portent à réflexion :

  1. Pourquoi est-ce important pour les élèves ayant une déficience d’être inclus dans des classes régulières?
  2. Qu’est-ce qui reste à faire pour s’assurer que les enfants au Canada ont un accès égal à une éducation de qualité?

Le choix fait partie intégrante de la liberté M4.V5

Dans cette vidéo, tu entendras la Dre Catherine Frazee, une pionnière du mouvement de la défense des droits des personnes handicapées au Canada. Quel rôle pouvons-nous jouer pour aider les personnes handicapées à sentir qu’elles ont la capacité d’agir dans leur vie?

Questions qui portent à réflexion :

  1. Qu’est-ce que la capacité d’agir?
  2. Quelle est l’une des choses que tu as apprises à laquelle tu penseras la prochaine fois que tu rencontreras une personne ayant une déficience?

Réflexions sur le module quatre M4.V6

Dans cette vidéo, Nicole réfléchit aux apprentissages faits dans le module quatre.

1.

M. Panitch, Disability, Mothers and Organizations, p. 2

2.

M. Panitch, Disability, Mothers and Organizations, p. 5

3.

M. Panitch, Disability, Mothers and Organizations, p. 6